Belle, nous raconte l’importance des derniers gestes, des derniers mots
Tous ceux qui travaillent en soins palliatifs ou qui sont habitués à accompagner les humains dans leurs derniers instants savent qu’il est très important, en autre, de pouvoir dire au revoir à ceux qu’on aime. Dans le monde animal, pourquoi en serait-il différent ? Les animaux savent aimer, mieux que les humains, alors, essayons avec cette histoire vécue de Belle, racontée par Sophie, notre vétérinaire pas comme les autres, d’apprendre à encore mieux les comprendre.
Elle était si belle cette chienne golden en entrant dans mon cabinet, la démarche douce, mais tellement triste, la tête basse, comme si elle se sentait « de trop ». Ses humains qui l’accompagnent me disent qu’elle ne mange plus depuis jeudi passé (on est mardi), qu’elle est éteinte et ne s’intéresse plus à rien. Je l’examine cliniquement et ne trouve rien de particulier . Pour les sécuriser, je leur propose une prise de sang, en leur disant qu’il était fort possible qu’on ne trouve rien. C’est à ce moment-là que je me suis permise de leur parler de mon ressenti.
Le monsieur, qui me connaissait déjà un peu, me dit, lui aussi, que ça lui parle, que Belle lui semble bien triste. C’est alors qu’il me raconte…
Tous les jeudis depuis des années, ils vont rendre visite avec Belle à leurs amis qui ont un vieux chien nommé Barry. Les amitiés canines et humaines sont de longue date. Le vieux Barry a aidé Belle à grandir et l’a veillée depuis qu’elle est petite. Belle est encore fort jeune, Barry est en fin de vie. C’est d’ailleurs par « respect » pour ses derniers jours, pour ne pas les déranger, que les humains ont préféré ne pas rendre visite ce jour-là.
Dès que le Monsieur a commencé à me raconter son histoire, j’ai ressenti un frisson me parcourir tout le corps. Cela me paraissait très plausible. Belle avait juste envie d’être auprès de Barry, l’aider, lui dire au revoir, et elle ne comprenait pas la décision des humains. A ce moment, monsieur et madame ont commencé à pleurer, ils étaient tellement tristes aussi de cette situation et s’étaient privés de vivre leurs émotions. Belle me regarda avec des yeux encore tristes, mais un relâchement et une reconnaissance s’affichèrent dans son regard. Je leur ai expliqué qu’ils ont cru bien faire à ne pas surcharger leurs amis de leurs émotions devant un événement incontournable. C’est vrai, tout le monde est triste pour tout le monde et le réseau de tristesse encombre tout, comme une toile d’araignée. Cependant, leurs amis ont besoin d’eux et les chiens ont besoin de se voir. En les en empêchant, l’essentiel ne peut pas être vécu : l’amour et le bonheur qu’ils ont à être tous ensemble, même et surtout dans les moments difficiles. Et ça , pour nos animaux c’est ce qu’il y a de plus beau. Ils n’ont pas peur de la mort, c’est dans la norme des choses pour eux. Ils sont tristes, c’est sûr, mais ils peuvent le vivre et ont justement besoin de l’exprimer et de présence. Nous avons alors fait un travail et beaucoup discuté des émotions : on ne peut pas les vivre à la place des autres, ils n’en auront pas moins mal. Il faut se les autoriser et les libérer, c’est normal d’être triste dans ce cas. C’est tout à fait possible à vivre même si ça paraît insurmontable.
Les humains de Belle se sont alors « déculpabilisés », relâchés, entendus, compris, et ont simplement demandé à Belle si elle voulait aller voir Barry. Ce à quoi notre douce chienne répondit par une tonne d’aboiements de joies, la vigueur et l’appétit sont revenus et Belle a pu aider son ami comme elle voulait et lui dire au revoir pour son dernier voyage.
Retrouvez toutes les autres magnifiques histoires animales racontées par Armande et Sophie dans notre rubrique Animaux.
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Découvrez Sophie, qui utilise la kinésiologie et la communication animale pour mieux comprendre et mieux soigner votre animal.
Docteur Vétérinaire Sophie Delbouille (Fléron)
http://www.animalternatives.be
Chère Marie-Pierre,
Merci pour l’histoire de cette jolie chienne,qui voulait accompagner son ami.
Je vis avec la mort de mon chat de 17 ou 18 ans que j’ai soigné pendant un an puis le voyant épuisé,je l’ai emmené chez la véto.mais prise de panique je l’ai laissé auprès de cette vétérinaire qui le connaissait, mais j’ai fuit ne pouvant plus assumer.
j’avais trouvé une jolie chatte toute blanche, comme lui était noir, mais quand vient la nuit ma petite Sweety, me fuit pour aller dormir seule, si je viens vers elle ,elle se sauve et se cache sous les meubles. le jour rien ne se passe.Je ressens que Boudezan est toujours près de moi, surtout en début de nuit, puisque Sweety vient dormir au petit matin…Merci pour votre amour pour nos petits frères.
Bonjour Noëlle,
Merci pour votre témoignage. C’est vrai que bien souvent on aurait tendance à fuir tellement c’est douloureux la perte d’un être cher lorsque l’on est épuisée moralement, physiquement.
Mais, n’aurait-il pas justement le plus besoin de nous à ce moment ? Peut-il sent-il votre culpabilité et a t-il envie de vous parler pour vous dire qu’il vous aime et ne vous en veut pas!
L’idéal serait peut-être d’aller trouver quelqu’un qui fait la communication animale ou la kinésiologie pour vous libérer de toute la charge émotionnelle que ressent probablement votre petite chatte.
Cela ferait du bien à toutes les deux.
Tenez-moi au courant des résultats.
MFP